Peu nombreux sont les fabricants de câblerie proposant des produits spécifiques pour ce type de liaison. Bi-amplification du pauvre pour les uns, aucun intérêt pour d’autres, tel qu’affirmé sur le site d’un fabricant de câbles … ne proposant pas de jeux de câbles pour bi-câblage, bref, le débat reste ouvert depuis des décennies. Cependant, pour avoir expérimenté le bi-câblage à plusieurs reprises, il est tout à fait positif à mes oreilles. Mais il faut le reconnaître, le choix des câbles s’apparente bien souvent à un casse-tête, et même d’oreille. Un professionnel renommé en haute-fidélité sur la région parisienne, Jean-Jacques Lasserenne (1943-2021), après de nombreuses installations utilisant ce type de liaison à compter de la deuxième moitié des années 80, considérait que les registres médium-aigu et grave nécessitaient chacun des câbles différents. Mais il avait constaté, de vive oreille, que, dans certains cas, de couples ou associations amplification / enceintes, après mise en place d’un bi-câblage en accord avec la règle citée précédemment (câbles spécifiques), l’aigu se révélait agressif. Lasserenne eut l’idée, à priori saugrenue, d’inverser les branchements, c’est-à-dire de brancher le câble dévolu au registre grave sur le bornier médium-aigu des enceintes, et le câble destiné au médium aigu sur le bornier du grave de celles-ci. A sa grande surprise, il entendit l’aigu s’adoucir, rétablissant ainsi l’équilibre sur l’ensemble du spectre sonore et, cerise sur le gâteau, le grave gagnait en fermeté. Je possède depuis 20 ans un BRINKMANN Intégré II (entièrement révisé en 2019), où deux enceintes se sont succédées, les BW Matrix III série 2 datant des années 80 et, du même concepteur aujourd’hui, les 603 série 2 (bi-câblage possible pour les deux). Les Matrix III nécessitèrent effectivement l’inversion de branchement préconisée par Jean-Jacques Lasserenne. Il s’agissait, lors de l’achat du BRINKMANN, de câbles issus de deux marques distinctes. Que croyez-vous qu’il advint avec les 603 série 2, reliées au BRINKMANN avec le jeu de câbles OEHLBACH BITECH 4B 2 X 2 M ? Aucun aigu excessif au profit d’un équilibre spectral d’entrée de jeu satisfaisant, accompagné des avantages du bi-câblage, meilleure restitution des timbres et transitoires (attaques), assortie d’une mise en place remarquable des plans sonores, auxquels s’ajoute un gain en niveau obligeant à baisser légèrement le volume de l’amplification. Ceci étant constaté à mon oreille personnelle, rien n’empêche d’effectuer pour voir, ou plutôt entendre, ce qui se passerait en inversant les branchements. Mais si l’on s’en tient au résultat d’écoute respectant la mise en œuvre préconisée par le fabriquant, deux questions se posent alors, est-ce le fait de mettre en œuvre des câbles de marques différentes qui entraînerait occasionnellement le problème ? L’Allemand OEHLBACH aurait-il, sans en faire étalage, trouvé la recette miracle concernant le choix des matériaux conducteurs et surtout leur dosage respectif ? S’agirait-il d’autre chose qu’il se garde bien, encore une fois, de révéler ? En conclusion, ne boudons pas notre plaisir puisque cela fonctionne avec le jeu de câbles OEHLBACH BITECH 4B, et de surcroît, à un coût des plus raisonnables compte tenu du plaquage argent pour les câbles assujettis au médium-aigu. Un dernier point concernant les « bestiaux », comme dit PP Garcia, ceux-ci étant livrés sans aucune notice explicative, ce qui me semble un peu mesquin, les câbles bleus (2,5 mm²) correspondent au médium-aigu. Michel Lagneau