Après des années de déclin, les ventes de CD montrent une tendance étonnante et stable, voire croissante, dans plusieurs pays. Au-delà des chiffres, cette résilience du CD témoigne d’un attachement profond au support physique. Et si le moment était venu de ressortir les meilleurs disques de votre CDthèque ?
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Depuis quelques années, la tendance était claire : le streaming semblait voué à dominer le paysage musical, reléguant les supports physiques aux oubliettes. Seul le disque vinyle paraissait épargné suite au regain d’intérêt pour ce support. Mais voilà qu’un phénomène inattendu bouleverse cette tendance. Les ventes de CD, longtemps en baisse, enregistrent des hausses, signalant un nouvel engouement significatif pour ce format que l’on croyait condamné. Aux États-Unis, par exemple, la Recording Industry Association of America (RIAA) a noté un maintien des ventes de CD, confirmant les indicateurs observés depuis 2022. Ce retour est même encore plus marqué chez certains voisins européens. Au Royaume-Uni, les ventes de CD ont progressé de 10 % au cours de l’année, tandis qu’en Allemagne, pays qui reste l’un des plus fidèles au support physique, le CD continue de représenter une part importante des ventes de musique, avec des consommateurs privilégiant ce format pour sa qualité audio (44 kHz/1411 kbp/s) et sa matérialité.
Le Japon, autre marché traditionnellement attaché au support physique, montre également des signes d’une forte demande. Dans ce pays, le CD n’a jamais véritablement perdu de terrain face au numérique, en grande partie grâce à la culture japonaise qui valorise la collection et les objets physiques. Les labels japonais n’hésitent pas à offrir des éditions spéciales, enrichies de contenus exclusifs, pour encourager cette fidélité. En 2024, le CD y reste le support physique par excellence, consolidant une industrie qui a su préserver ce lien unique entre l’artiste et l’auditeur.
Cette résilience s’explique par plusieurs facteurs. D’un côté, le CD reste un support physique plus accessible que le vinyle, tant en termes de coût que de facilité d’utilisation et de stockage. De l’autre, ce support qui a récemment soufflé ses 42 bougies bénéficie aujourd’hui d’un phénomène de nostalgie, à l’instar du vinyle qui séduit aussi bien les anciennes générations que les jeunes mélomanes. Ce format, qui a marqué les années 80 et 90, suscite des souvenirs d’une époque où la musique se vivait différemment et où chaque achat d’album représentait un moment unique, un choix personnel. Cette dimension nostalgique est l’un des moteurs du retour du CD dans les foyers.
Contrairement au streaming, où la musique se consomme souvent de manière instantanée, avec des playlists aléatoires, le CD impose une certaine ritualité et un respect pour l’œuvre musicale. Écouter un CD, c’est donc revivre ces moments chez les disquaires en parcourant les bacs à la recherche de la perle rare et ressentir l’excitation d’ouvrir le boîtier pour découvrir le contenu, avec parfois des secrets de production, des posters ou encore des livrets contenant les paroles. C’est aussi un rappel d’une époque où la possession d’un CD était une preuve tangible de son amour pour un artiste ou un genre musical. La nostalgie apporte ainsi une valeur émotionnelle au CD.
Par ailleurs, nous sommes encore nombreux à posséder de vastes collections de disques à la maison. Ces albums représentent parfois un véritable patrimoine, transmis par des parents mélomanes, des amis passionnés ou des proches pour qui la musique était essentielle, portant avec eux les goûts et les souvenirs d’une époque révolue. Pour d’autres, ils sont les témoins d’une jeunesse marquée par les premiers achats d’albums, les découvertes musicales et les influences qui ont forgé nos goûts. Ces collections, gardées précieusement, sont autant de fragments de mémoire qui matérialisent un lien fort avec la musique, une connexion qui va bien au-delà du simple plaisir d’écoute.
Si le disque laser reste inchangé depuis sa création en 1982, les systèmes de lecture se sont grandement perfectionnés au fil des ans. L’ancien et regretté ingénieur acoustique de chez Marantz, Ken Ishikawa, est à l’origine de la montée en gamme et en performance de ce support. Ses efforts portés sur l’optimisation des composants, le traitement des vibrations et le perfectionnement des étages de conversion ont mené le CD vers de nouveaux sommets musicaux.
Malgré la disparition de ce fervent défenseur du CD, de nombreuses marques sont loin d’abandonner le CD et redoublent d’efforts pour concevoir des lecteurs qui répondent aux attentes des audiophiles les plus exigeants. Dans cette lignée, le spécialiste français Atoll vient de renouveler l’intégralité de sa gamme de lecteurs avec la nouvelle série Evolution. Celle-ci profite des dernières innovations en matière d’alimentation et d'électronique pour optimiser le rapport signal/bruit et la précision de lecture afin d’apporter transparence et finesse des détails à l’écoute.
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Les acteurs asiatiques pourraient également contribuer au renouveau du CD, avec des marques comme Cayin qui propose une gamme complète, du plus abordable Cayin MINI-CD MK2 (289 €) au modèle d'exception Cayin Pearl 30C (10 900 €) avec suréchantillonnage en 192 kHz. On assiste aussi au retour du Discman avec les lecteurs CD portables Shanling EC Mini CD et FiiO DM13 BT qui permettent de profiter des disques en dehors de la maison ou dans la voiture.
De plus en plus souvent, le lecteur CD devient un centre multimédia qui, en plus de la lecture des disques laser, peut accéder aux contenus stockés sur une clé USB ou un disque dur. Les modèles les plus complets comme les Shanling SCD 1.3 et Marantz CD50N intègrent même leur propre lecteur réseau pour profiter des services de streaming, de la diffusion sans fil et des titres partagés sur le réseau local.
Bien que le streaming soit devenu le mode de consommation de musique privilégié et propose pour la majorité des plateformes une qualité CD à minima, il reste pour certains une expérience dématérialisée et impersonnelle. Face à cette tendance, le CD offre une alternative physique qui invite à une écoute plus attentive et plus respectueuse de l’œuvre. Le streaming a certes ses avantages – accès immédiat, diversité de catalogue – mais il manque souvent de profondeur, favorisant une écoute fragmentée et aléatoire. Le CD assure une immersion plus complète dans la musique, où chaque album dévoile une histoire, avec un début, un milieu et une fin, conçu pour être écouté dans un ordre spécifique. Il trouve ainsi sa place en tant qu’expérience musicale intégrale, une sorte de bulle temporelle qui échappe aux pressions de l’immédiateté numérique.
Les systèmes pour ripper les CD, tels que le Bluesound Vault 2i ou les lecteurs réseau EverSolo, semblent combiner le meilleur des deux mondes. Ces dispositifs permettent de convertir une collection physique en fichiers numériques de haute qualité directement sur leur disque interne, tout en préservant la valeur sonore d’origine. En numérisant les CD, il devient possible de profiter de sa bibliothèque musicale sur des installations sans lecteur CD, ou même de l’emporter avec soi pour une écoute nomade, par exemple avec un baladeur audiophile.
Le renouveau du CD reflète un besoin profond d’authenticité et de matérialité dans notre rapport à la musique. Les chiffres de vente témoignent d’un intérêt croissant, et les marques continuent d’innover pour concevoir des lecteurs qui rendent justice à ce format. À une époque où tout semble se dématérialiser, le CD incarne une résistance symbolique, un rappel que la musique n’est pas seulement une suite de données, mais une œuvre qui mérite d’être vécue dans toutes ses dimensions. Que ce soit pour sa qualité sonore, sa valeur émotionnelle ou son rôle de souvenir tangible, le CD semble prêt à sonner encore temps dans nos maisons.
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