Comment ne pas devenir sourd ?

Évidence : la musique passe par les oreilles. Donc, pour apprécier la musique dans toute sa diversité, il faut avoir une bonne oreille ! Mais cela ne veut pas dire : ne jamais écouter fort. Ce serait dommage de se passer de ce genre de plaisir ! Pour que la musique reste un plaisir... et que vous puissiez en profiter encore dans 5 ans, le mieux est de comprendre comment cela fonctionne.

L'oreille est capable d'encaisser un fort volume sonore... mais pas longtemps. À l'intérieur de l'oreille, il y a le tympan qui peut être endommagé en cas de niveau d'écoute longue à fort volume. Ce type d'accident arrive généralement dans les Rave Party et les concerts en plein air (le niveau n'y est pas limité). C'est très grave, dans la mesure où cela provoque des douleurs importantes au moindre bruit ou, à l'opposé, une surdité irréparable. Un peu plus profondément, il y a le colimaçon qui contient des cils et des petites pierres. Ces cils sont rattachés à des nerfs. Leurs mouvements, excités par le son, provoquent la perception du son. Les cils les plus proches sont ceux qui perçoivent les aigus. En cas de surcharge, ils s'arrachent et vous perdez tout un pan d'audition. L'oreille n'est pas sensible à toutes les fréquences. Elle est conçue pour être beaucoup plus sensible dans le médium, fréquence de la parole. C'est ici que les lésions sont les plus probables. Le problème, c'est que cette perte est très handicapante socialement, elle nécessite un appareillage.

J'adore écouter fort : comment faire ?

C'est simple : pour toute exposition importante, il faut accorder à vos oreilles un peu de repos. Le tableau ci-dessous donne les durées maximales d'exposition suivant les niveaux sonores.

Comment font les musiciens ?

Les professionnels font très attention à ne pas forcer. Ils utilisent des bouchons d'oreilles moulés sur mesure qui réduisent le niveau sans modifier la réponse en fréquence. Il existe aussi des modèles plus économiques pour les batteurs qui doivent supporter des pressions acoustiques importantes pendant les répétitions.
Tous les pros de la scène adoptent aujourd'hui des "ear-monitors" qui sont des écouteurs taillés sur mesure (moulés à la forme de l'oreille) pour éviter d'utiliser des retours de scène de type enceinte. Cela permet de travailler à plus bas niveau sur scène. C'est la sono qui assure le volume dans la salle.

D'après mes parents, cela n'arriverait pas avec de la musique classique.

Faux ! En fait, la musique classique créée une dynamique bien plus importante que tous les autres styles. Son seul avantage, c'est que les passages forts alternent avec des passages doux. Comme elle n'est pas amplifiée, seuls les musiciens subissent les très forts niveaux. Les spectateurs ne risquent rien. Les musiciens classiques ont en revanche pas mal de problèmes. Les grands orchestres classiques utilisent des protections. Cela n'exclut toujours pas les accidents : un musicien d'orchestre placé à moins d'un mètre d'une trompette ou d'un trombone est trop exposé pour ne pas subir des pertes auditives importantes.

"M'en fous ! Si j'deviens sourd, j'mettrai un appareil comme papy."

Pour avoir déjà entendu ce type d'argument, je vous propose d'écouter vous-même le résultat. En cliquant sur les liens ci-dessous, vous entendrez comme si vous étiez appareillé (avec un appareil récent numérique haut de gamme). Cette qualité d'écoute est suffisante pour entendre la voix parlée après un petit apprentissage. Pour la musique, en revanche, il est difficile de parler de haute fidélité. Cela nous ennuie un peu, car nous aimerions vous garder comme client le plus longtemps possible.

Son original - écoute appareillée (MP3)
Cette écoute est une simulation "optimiste". La plupart des troubles auditifs entraînent une écoute beaucoup plus dégradée, même avec un appareillage.