Amplis DAC

Choisir un ampli-DAC

Les amplis stéréo ne se cantonnent plus au son analogique et intègrent désormais un convertisseur numérique-analogique (DAC), voire une architecture entièrement numérique pour certains. Ils peuvent désormais s'associer à de nombreuses sources numériques tels qu'un lecteur réseau, lecteur Blu-ray ou téléviseur, ainsi qu'un ordinateur en USB pour la lecture des fichiers Hi-Res. Ces derniers sont la nouvelle norme pour profiter d'une écoute de très haute qualité. 

Pourquoi choisir un ampli doté d'un DAC ?

Les amplificateurs hi-fi stéréo dotés d’un DAC intégré offrent l’avantage de pouvoir traiter directement les signaux numériques provenant de nombreuses sources. Ils peuvent ainsi être connectés à un lecteur CD, un téléviseur, un lecteur réseau, un ordinateur ou toute autre source équipée d’une sortie numérique, via des entrées optiques, coaxiales ou USB. Le signal numérique est alors converti en analogique par le convertisseur de l’ampli, puis amplifié vers les enceintes. Ce fonctionnement assure une restitution sonore fidèle et précise, tout en simplifiant l’installation en évitant le recours à un DAC externe.

L'intérêt d'une solution tout-en-un, plutôt que l'association d'un DAC externe et d'un amplificateur, repose sur plusieurs points. Tout d'abord, aucun câblage entre le DAC et la section de pré-amplification n'est requis, car les deux partagent le même circuit imprimé avec des chemins courts. Le signal est préservé au maximum et l'achat de câbles de modulation n'est pas nécessaire. Ensuite, le DAC intégré a été choisi en fonction des caractéristiques techniques de l'amplificateur intégré, elles-mêmes souvent optimisées pour tirer toute la quintessence du DAC. Autre bénéfice : un gain de place - même si les DAC externes sont souvent compacts - et une installation tout à fait discrète.

L'intérêt d'une solution séparée est principalement de pouvoir modeler l'esthétique sonore de son installation, en choisissant le DAC Audio ou les câbles de modulation de son choix. L'évolution de l'installation est en outre facilitée.

Port USB synchrone ou asynchrone ?

Les fabricants communiquent rarement en détail sur les spécifications précises du DAC intégré à leurs amplificateurs, en particulier pour la partie USB. Il faut souvent creuser dans la fiche technique – ou lire entre les lignes – pour déterminer s’il s’agit d’une puce récente ou d’un modèle plus ancien. Un DAC limité à une résolution de 16 bits / 48 kHz, par exemple, est généralement un circuit de première génération, aujourd’hui dépassé sur le plan technique. Mais attention : la résolution maximale n’est pas toujours le critère le plus révélateur.

Ce qui compte autant, sinon plus, c’est la manière dont le DAC gère la transmission du signal audio par USB. Les premiers DAC USB, conformes à la norme USB 1.0, fonctionnaient en mode synchrone : c’est l’ordinateur qui imposait la cadence d’envoi des données audio. Ce système est très dépendant de la qualité du contrôleur USB de l’ordinateur, ce qui peut générer du jitter (gigue numérique) – un désynchronisation des paquets de données – nuisant à la précision du signal. Le résultat ? Des aigus plus durs, un son plus métallique et une scène sonore moins naturelle.

Certains DAC USB un peu plus récents que les modèles synchrones fonctionnent en mode adaptatif. Cette méthode améliore légèrement la gestion du signal : elle permet de décoder des flux audio jusqu’en 24 bits / 96 kHz et réduit partiellement le jitter. Cela reste néanmoins une solution intermédiaire, loin d’être idéale pour une écoute audiophile exigeante.

Les DAC USB modernes adoptent quant à eux un fonctionnement asynchrone. Dans ce cas, c’est le DAC – et non plus l’ordinateur – qui pilote le rythme de transmission des données grâce à une horloge interne de haute précision. Ce mode de communication minimise fortement le jitter, assurant une conversion plus stable et une restitution sonore plus fluide, plus naturelle. Grâce à l'intégration de puces de dernière génération, il est possible de monter à des résolution de plus de 32 bits / 768 kHz pour une très haute qualité d'écoute. 

Pourquoi certains DAC USB asynchrones sont limités à 24 bits et 96 kHz ?

Tous les DAC USB asynchrones ne sont pas forcément capables de décoder des flux audio en 24 bits / 192 kHz, voire au-delà. Et cela s'explique par plusieurs raisons. D’abord, un DAC limité à 24 bits / 96 kHz est automatiquement reconnu par la majorité des systèmes d’exploitation – Windows, macOS, Linux – sans avoir besoin d’installer de pilote. C’est ce qu’on appelle une compatibilité Plug and Play. En revanche, dès qu’on passe à des résolutions plus élevées comme 24 bits / 192 kHz ou 384 kHz, un pilote dédié est généralement nécessaire, en particulier sous Windows. Cela suppose un développement logiciel spécifique que certains fabricants préfèrent éviter, car ce n’est pas toujours leur cœur de métier. D’autres marques choisissent aussi délibérément cette limite de 24 / 96 pour offrir une expérience utilisateur simple, sans réglages complexes à effectuer côté ordinateur.

Le cas particulier des "amplis numériques"

Certains amplificateurs intégrés équipés d'une entrée audio numérique sont dépourvus de DAC. Autrement dit, aucune conversion du signal n'est opérée lors de la préamplification. Ces amplificateurs modulent le signal numérique en puissance (modulations PWM) avant de le filtrer directement au niveau des borniers de sortie, afin de retrouver un signal analogique.

Ces amplificateurs intégrés numériques offrent une transparence d'écoute épatante et une grande douceur d'écoute. On retrouve ce type de technologie dans les amplificateurs intégrés réseau Denon Ceol et Marantz Melody. Notez que lorsque ces amplificateurs sont équipés d'entrées analogiques, celles-ci sont couplées à un convertisseur analogique-numérique. Le port USB de ces amplificateurs fonctionne la plupart du temps de façon asynchrone.

L'importance du logiciel de lecture

Bien que le DAC USB d'un amplificateur se comporte comme une carte son Plug and Play, les conditions de lecture ne seront optimales qu'à plusieurs conditions. Tout d'abord, il est nécessaire d'installer un logiciel capable d'effectuer une transmission dite bitperfect, ce qui implique de contourner le mixeur audio de Windows ou Mac OS. A défaut, tout flux audio (fichier MP3 ou FLAC, radio web, site web Youtube, Deezer, Spotify, Qobuz, etc.) sera suréchantillonné vers la résolution par défaut du système d'exploitation. Or le suréchantillonnage est un art dans lequel ni Windows ni Mac OS n'excellent. Il faut donc l'éviter. Pour ce faire, plusieurs logiciels existent et nous vous invitons à consulter le guide sur le bon branchement des DAC USB.

La qualité du câble USB est importante

Il est important de ne pas confondre la transmission de données numériques entre un ordinateur et un disque dur USB avec le streaming de données audio. La copie d'un fichier (ZIP, PDF, MP3, etc.) est contrôlée en permanence par l'ordinateur et le disque cible. Ainsi, la moindre erreur donne lieu à un nouvel envoi du paquet de données erroné. En lecture audio, ce n'est évidemment pas possible puisque les données sont décodées et converties en signaux audibles en temps réel (principe du streaming). Il faut savoir qu'une erreur de transmission n'est pas nécessairement caractérisée par un "clic", mais par l'absence de quelques octets trouble l'intelligibilité du message sonore : hautes-fréquences moins fluides, fréquences harmoniques perturbées au détriment de la transparence d'écoute. Aussi, un câble USB de qualité est nécessaire, afin de réduire les erreurs potentielles.

Les autres connexions numériques

Si la liaison USB est privilégiée pour connecter un ordinateur à un ampli-DAC, elle n’est pas la seule interface numérique à prendre en compte. Les entrées optique (TosLink) et coaxiale (S/PDIF) permettent de connecter facilement un lecteur CD, une box TV, un téléviseur ou un lecteur réseau. Compatibles avec les flux jusqu’à 24 bits / 192 kHz, elles assurent une restitution sonore très correcte, à condition d’utiliser des câbles de qualité. L’optique offre une isolation galvanique totale entre les appareils, tandis que le coaxial – souvent privilégié par les audiophiles – est parfois perçu comme plus naturel ou plus chaleureux dans la restitution.

Les amplificateurs haut de gamme intègrent parfois des liaisons encore plus performantes comme la prise HDMI I²S (souvent au format HDMI mais incompatible avec l’ARC/CEC). Cette interface est utilisée pour transmettre un signal audio numérique avec un jitter extrêmement faible, en séparant les horloges de données. Très populaire dans l’univers des lecteurs de fichiers audiophiles (transport + DAC), l’I²S assure une synchronisation parfaite et une transparence maximale.

Autre interface haut de gamme : le connecteur AES/EBU, principalement utilisé dans les environnements professionnels. Transitant par un câble XLR numérique, ce format symétrique offre une excellente robustesse au bruit et une qualité de transmission constante, même sur de longues distances. Enfin, sur les amplificateurs les plus récents on trouve de plus en plus d’entrées HDMI ARC (Audio Return Channel). Cette liaison permet de récupérer facilement le son d’un téléviseur compatible via un simple câble HDMI. 

Borniers d'enceintes A et B

Certains amplis-DAC bénéficient d’une double paire de borniers : bornier A et bornier B. Un commutateur placé sur l’ampli ou sur la télécommande permet alors de sélectionner la paire d’enceintes à alimenter. Il est généralement possible d’alimenter uniquement la paire connectée sur le bornier A ou uniquement la paire du bornier B ou encore les deux. Choisir un ampli-DAC équipé de borniers d’enceintes A et B facilite ainsi la connexion des enceintes bi-câblées ou l’utilisation de deux paires d’enceintes sur le même ampli. Cette fonctionnalité s’avère donc très pratique lorsque deux paires d’enceintes sont placées dans différentes pièces de la maison. 

Quels réglages pour l'ampli ? 

Pour ajuster et personnaliser la restitution sonore de nombreux amplis-DAC intègrent différents réglages dont les plus courants sont la tonalité, le loudness et la balance. Ces réglages sont généralement accessibles à l'aide de commandes implantées sur l'amplificateur ou à partir de la télécommande. Cependant, sur certains amplis connectés, ces fonctionnalités sont uniquement accessibles à partir de l'application mobile. 

Réglage de la tonalité 

Le réglage de la tonalité s'effectue souvent à l'aide de deux potentiomètres : un premier pour les graves et un second pour les aigus. Très pratique, cette fonctionnalité permet d'apporter plus ou moins de graves ou d'aigus afin d'accorder la restitution sonore en fonction des préférences de l'auditeur, des caractéristiques des enceintes ou encore des propriétés acoustiques de la pièce. À noter que quelques rares amplificateurs intègrent un troisième potentiomètre dédié aux médiums pour rehausser les voix par exemple.

Réglage de la balance 

Si les enceintes ne sont pas placées à distance égale de la zone d'écoute, il est fortement recommandé de choisir un ampli-DAC équipé d'un réglage de la balance. Cette fonction va permettre d'équilibrer la restitution lorsque les deux enceintes ne sont pas placées de façon optimale dans la pièce. Par exemple, si l'enceinte droite est plus proche de la zone d'écoute ou délivre un volume sonore plus important, il suffit de légèrement tourner le potentiomètre de l'ampli-DAC vers la gauche pour équilibrer la restitution et obtenir une scène stéréo plus naturelle.

Réglage du loudness 

Enfin, de nombreux amplis-DAC disposent également d'un mode loudness. Très pratique, celui-ci permet de conserver une écoute équilibrée à bas volume. En effet, bien que l'ouïe humaine soit sensible aux fréquences comprises entre 20 Hz et 20 kHz, sa perception n’est pas égale d’un bout à l’autre du spectre. Elle est en effet beaucoup plus sensible aux médiums plutôt qu’aux fréquences graves et aigus. Cette différence se matérialise par une scène sonore déséquilibrée et beaucoup plus accentuée sur les médiums lors d’une écoute à bas volume. Pour pallier ce problème, le mode loudness des amplis-DAC va booster le niveau des basses et des aigus afin de conserver une écoute équilibrée à bas volume. À noter que sur la grande majorité des amplificateurs, l'apport du loudness est automatiquement désactivé lorsque le volume dépasse un certain niveau.

Bien évidemment, tous ces différents réglages peuvent êtres contournés en activant le mode Pure Direct ou Source Direct de l’ampli-DAC. Lorsque celui-ci est activé, le signal transmis par la source est uniquement amplifié et ne subit aucune correction afin de préserver un son le plus naturel possible. Sur certains amplificateurs connectés, le mode Pure Direct désactive également la section numérique et l’affichage LCD pour éliminer toute source d’interférence.

L’amplificateur hi-fi stéréo moderne ne se contente plus d’amplifier un signal analogique : il devient le cœur de l’installation audio, capable de lire des fichiers Hi-Res, de se connecter directement à un ordinateur, un téléviseur ou un lecteur réseau, et d’offrir une restitution fidèle et dynamique. Qu’il embarque un DAC USB de haute qualité, des entrées numériques variées ou une architecture entièrement numérique, l’ampli-DAC concentre en un seul boîtier tout le nécessaire pour une écoute exigeante et polyvalente.