Technics : tout savoir sur la marque

Forte de plusieurs décennies d'expérience dans le domaine de l'audio, la marque japonaise Technics est réputée pour ses platines vinyle emblématiques et équipements hi-fi de haute qualité. À travers des innovations en matière de technologie et de design, Technics a pour ambition d'offrir aux mélomanes une expérience audio de premier ordre.

La philosophie Technics

La philosophie de Technics s'articule autour de trois axes principaux : le son, la technologie et le design.

En matière de son, la marque cherche à capturer l'essence même de la musique. Le « son Technics » est obtenu grâce à des processus de développement et des tests rigoureux, ainsi qu'à l'utilisation de matériaux et de composants de haute qualité. À travers la signature sonore de ses productions, Technics souhaite inspirer les mélomanes du monde entier.

En ce qui concerne la technologie, Technics met l'accent sur l'innovation et la recherche de la perfection dans la reproduction sonore. L'entreprise se concentre sur l'élimination du bruit et de la distorsion pour créer l'expérience d'écoute la plus naturelle possible.

La philosophie de design de la marque est centrée sur la création d’électroniques intemporelles qui subliment l'environnement d'écoute. Technics s'efforce ainsi de concevoir des appareils au design élégant, fabriqués avec précision et à l'aide de matériaux de qualité qui s'intègrent harmonieusement dans n’importe quel intérieur.

Les débuts de la marque

La marque Technics est fondée en 1965 par le groupe Matsushita Electric, basé dans la préfecture d'Osaka au Japon et aujourd'hui connu sous le nom de Panasonic. Technics se présente au départ comme une ligne de produits audio haut de gamme, notamment des enceintes, permettant à Matsushita de concurrencer d'autres entreprises japonaises du secteur, telles que Nakamichi.

La première création de la marque fut l'enceinte Technics EAB-1204, aussi appelée Technics 1. Il s'agit d'un petit modèle bibliothèque à deux voies, équipé d'un haut-parleur de médium de 12 cm à cône et d'un tweeter à pavillon. À sa sortie en 1965, elle convainc les critiques par sa puissance sonore qui transcende sa taille modeste.

Technics élargit rapidement son catalogue en y ajoutant diverses électroniques haut de gamme comme l'amplificateur de puissance Technics 20A, sorti en 1966. Ce modèle performant dispose de vingt tubes pentode 50HB26 et d'un circuit OTL, fait rare pour l'époque, afin de garantir au son davantage de linéarité et de fidélité. Le 20A est rejoint par le préampli Technics 30A et l'amplificateur à transistors Technics 50A, en 1968 et 1969 respectivement.

La naissance de l’entraînement direct

Introduite en 1970, la SP-10 est la première platine vinyle à entraînement direct au monde. Le système DD (Direct Drive), ou entraînement direct, repose sur le couplage du plateau de la platine vinyle avec le moteur, entraîné par un champ magnétique, éliminant ainsi l’usage d’une courroie ou d’un galet d’entraînement. Ce moteur utilise des aimants permanents et des bobines électromagnétiques, garantissant une rotation sans contact mécanique entre les pièces mobiles.

Grâce à l’absence de friction, l’entraînement direct assure une transmission du mouvement sans perte d’énergie ni usure mécanique, ce qui garantit une stabilité de vitesse exceptionnelle et une réduction quasi totale des vibrations et des irrégularités de rotation. Cette conception offre également un couple élevé, assurant un démarrage et un arrêt rapides du plateau, idéal pour les DJ et les applications professionnelles nécessitant des ajustements précis du tempo. Grâce à sa grande stabilité de rotation et la rapidité avec laquelle elle atteint sa vitesse nominale, la Technics SP-10 influence les techniques de DJing à la fin des années 1970. Le bras de lecture et la plinthe en bois de cette platine sont vendus séparément.

La Technics SP-10 est rapidement suivie en 1971 par une deuxième platine, la Technics SL-1100. Outre son système d'entraînement direct, ce modèle est doté d'un châssis en aluminium moulé sous pression avec un bras de lecture et un plateau intégrés.

Grâce à sa taille compacte et à sa facilité d'utilisation, la Technics SL-1100 attire l'attention du musicien américano-jamaïcain DJ Kool Herc, reconnu comme étant le père fondateur du hip-hop. À son arrivée aux États-Unis, il utilise cette platine dans son système sonore « block party ». Technics devient ainsi une marque incontournable de ce nouveau mouvement musical.

Une platine légendaire

Après avoir marqué de son empreinte le monde des platines vinyle avec les SP-10 et SL-1100, Technics établit de nouveaux standards en 1972 avec la Technics SL-1200. Conçue à l’origine comme une platine hi-fi, la robustesse, la précision et la stabilité de lecture de ce modèle en font une référence pour les professionnels DJing.

La recette est ainsi la même depuis plus de 50 ans. Son châssis en alliage métallique, reposant sur quatre pieds en caoutchouc, absorbe efficacement les vibrations, garantissant une lecture sans distorsion. Son bras de lecture en S de 230 mm optimise le suivi du sillon et assure une parfaite du signal sonore. De plus, grâce à son entraînement direct, la SL-1200 assure un démarrage et un arrêt quasi instantanés, passant de l’arrêt total à 33 tours par minute en seulement 0,7 seconde, une caractéristique essentielle pour les DJ en club et à la radio.

Ce sont d’ailleurs ces performances techniques qui ont marqué un tournant dans l’histoire du hip-hop. Grand Wizzard Theodore, pionnier du genre, exploite la robustesse et la stabilité de la Technics SL-1200 pour inventer le « scratch », une technique popularisée plus tard par Grandmaster Flash. D’autres manipulations comme le « needle drop », permettant de relancer un passage précis d’un disque en repositionnant rapidement le bras de lecture, deviennent également emblématiques du mouvement.

L’arrivée des discothèques dans les années 1970 entraîne un besoin de platines vinyle fiables et réactives afin d’enchaîner correctement la lecture de nombreux disques. En 1978, accompagné de Shuichi Obata, l'ingénieur à l'origine de la SL-1200, le personnel de Technics se rend dans des clubs de Chicago et voit de nombreux DJ utiliser leur platine. Après avoir découvert sa popularité dans la scène hip-hop et dans les clubs, ils décidèrent de développer une deuxième version à leur retour au Japon. Au fil des ans, de nombreuses itérations de la platine Technics SL-1200 sont commercialisées, notamment cette très célèbre SL-1200MK2.

Pour le développement de la MK2, les avis des DJ sont recueillis pour satisfaire au mieux leurs besoins. L'une des principales améliorations apportées à ce modèle est le moteur contrôlé par un oscillateur à quartz (Quartz Lock), qui permet une rotation encore plus précise. En outre, un slider (en lieu et place d’un potentiomètre) fait son apparition pour simplifier le réglage de la vitesse. Cette version bénéficie également d'une construction résistante conçue spécialement pour une utilisation en club. La Technics SL-1200MK2 voit ainsi le jour en 1979 et connaît un succès immédiat. L'une des versions les plus durables de la série SL-1200, la MK2 est restée en production pendant 31 ans.

Technics à l’ère du numérique

Avec l'arrivée du disque compact en 1982, Technics est déterminée à être à la pointe de l'innovation et commercialise son premier lecteur CD la même année. Le Technics SL-P10 se distingue par le chargement et la lecture verticale du disque. Un petit indicateur LED rouge indique même l'emplacement du laser sur ce dernier. Le SL-P10 utilise des algorithmes développés par le fabricant japonais pour corriger les erreurs des circuits numériques, ainsi que de nouveaux circuits intégrés, pour une lecture fiable et précise.

Avec le début de la course à la miniaturisation des appareils, Technics décide de concurrencer le Discman de Sony en lançant le lecteur CD portable Technics SL-XP7 en 1985. Plus compact que ses rivaux, le SL-XP7 est une véritable prouesse technologique. Il intègre un moteur brushless et un bloc optique FF1 miniaturisés, et partage certains composants électroniques haut de gamme avec les modèles résidentiels de la marque. Ce lecteur portable se distingue par un design à la finition exemplaire, des temps de réaction rapides et une bonne résistance aux chocs.

Tout en élargissant son catalogue d’électroniques audio numériques, Technics continue de développer sa gamme d’enceintes hi-fi et propose en 1988 deux systèmes d'exception dont le Technics SB-AFP1000. Cette enceinte à panneaux acoustiques comporte un système unique à coffrets jumeaux, combinant des parties closes et à évent, ainsi que douze haut-parleurs. La grande surface des diaphragmes permet d'obtenir des basses profondes avec une distorsion très faible. Avec une reproduction sonore puissante et immersive, la première Technics SB-AFP1000 est utilisée à l'Opéra de Vienne.

La deuxième enceinte d’exception est la Technics SST-1. Ce système à double pavillon possède une silhouette unique élaborée grâce à la simulation par ordinateur de lignes de courant. Son double pavillon permet d’améliorer l’efficacité de l’enceinte et d’abaisser la distorsion, offrant une reproduction claire et énergique. En outre, la structure « brillant throat » dans laquelle une partie du pavillon est rétrécie évite la détérioration de la qualité sonore. La SST-1 peut être utilisée seule sur une base dédiée, mais il est également possible d'assembler deux enceintes sur un pied dédié. De plus, elle peut être intégrée à un système complet comprenant l'amplificateur de 20 W Technics SST-40WT et le caisson de basses Technics SST-25HZ Exiter.

Dans les années 1990, Technics prend l'initiative de commercialiser des appareils hi-fi plus abordables afin de toucher un public plus large. Un exemple en est la populaire série de mini-chaînes hi-fi Technics SC-CH. Ces systèmes compacts comprennent un lecteur CD, un tuner, un ampli et un lecteur de cassettes, qui pouvaient être empilés ou installés horizontalement, ainsi qu'une paire d'enceintes. Moins luxueux que les modèles haut de gamme de la marque, la finition de ces composants est principalement composée de plastique.

En 2004, Panasonic décide d'arrêter la marque Technics. Ce choix est motivé par la popularisation de la musique compressée, le marché se détournant des équipements hi-fi pour privilégier les appareils portables. Puis, en novembre 2010, Panasonic annonce la fin de la production des platines SL-1200.

La renaissance

Dans les années 2010, le marché de l'audio voit un regain d'intérêt pour le vinyle ainsi qu’une démocratisation du son Hi-Res. Par ailleurs, la direction de Panasonic estime que le nom et l'histoire de Technics conviennent mieux au secteur hi-fi que ceux de Panasonic. En conséquence, la marque Technics est ressuscitée en 2014.

Lors du CES 2016, Technics annonce la reprise de la production de sa célèbre platine vinyle avec les modèles SL-1200G et SL-1200GAE. Ces nouvelles versions conservent le design emblématique du modèle original tout en intégrant un moteur optimisé pour une précision et une stabilité accrues. Le châssis multicouche a été repensé afin d’offrir une meilleure robustesse, tandis que le bras en S, fabriqué en magnésium ultra-léger, garantit un suivi du sillon amélioré et une réduction optimale des vibrations.

Aujourd'hui, Technics continue à proposer des équipements haute-fidélité de grande qualité. La marque propose des écouteurs sans fil tels que les Technics EAH-AZ60 et Technics EAH-AZ40, ainsi que le casque Technics SH-DJ1200, une nouvelle version de son premier casque DJ. En 2024, le fabricant japonais commercialise sa première enceinte connectée, la Technics SC-CX700E. Cette dernière est équipée d'un haut-parleur coaxial exclusif et de l'amplification numérique JENO Engine développée par Technics.

Pour célébrer son 60ᵉ anniversaire en 2025, Technics lance les écouteurs sans fil Technics EAH-AZ100. Ces modèles sans fil intègrent des transducteurs Magnetic Fluid Driver (à fluide magnétique), hérités des écouteurs filaires EAH-TZ700. Cette technologie assure des basses précises ainsi qu’une restitution sonore fidèle. De plus, les EAH-AZ100 sont compatibles avec l’audio spatial Dolby Atmos avec suivi des mouvements de la tête. La preuve que le fabricant japonais reste encore aujourd'hui à la pointe de l'innovation.